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    La Madelon

    ou

    Souvenirs d’un poilu rebelle 

    Mon père Frédéric Babou (1881-1952) 

     

    En cette année de la commémoration de la Grande Guerre, j'ai écrit cette poésie à la mémoire de mon père, Frédéric Babou, blessé lors des "Combats de Crouy" (1)  en janvier 1915. Sergent au 276ème RI, il fut emprisonné en Allemagne et en Russie jusqu'à la fin du conflit. Durant cette période il se distingua par son caractère rebelle et ses trois tentatives d'évasion. Finalement c'est le 9 novembre 1918 qu'il prit congé de ses hôtes après avoir traversé le Rhin dissimulé sous un fagot. C'est épuisé et amaigri qu'il arrive à  Paris le 22 novembre 1918 ignorant que dans l'intervalle l'armistice avait été signé. Il est titulaire de la Croix de guerre avec palme (citation à l'ordre de l'armée) et de la Croix du combattant.

     

    Pour le repos du militaire

    Il est là-bas dans la forêt

    La Madelon.. chantait mon père,

    Et cette chanson annonçait

     

    Le début de ses confidences,

    Sur ses aventures guerrières,

    Ses aléas, combats, souffrances

    Endurés lors de la première,

     

    Première grande guerre mondiale,

    Où il fit plus que son devoir,

    Agent de liaison, c’est spécial,

    Avant de disparaître, un soir.

     

    Porté disparu, seulement,

    En 15 à la Montagne Neuve,

    Ramassé par les allemands,

    Ce fut le début des épreuves.

     

    En ce fatal douze janvier ;

    Où grièvement blessé

    Il fut bien sûr fait prisonnier

    De quoi être traumatisé.

     

    D’abord traité à l'hôpital,

    Puis infirmier pour ses amis

    Soignant typhus et  autre mal

    Par exemple la diphtérie

     

    Victime de ces maladies,

    Et ayant dit non au travail

    Il fut envoyé en Russie (2)

    Pour des soins et par représailles.

     

    Durant cette captivité,

    Il tentât de fuir par trois fois,

    Et en cellule il fut jeté

    Cent quarante jours, pas le choix.

     

    Pour sa dernière tentative,

    Caché sous un fagot de bois

    Il traversât le Rhin si vite

    Qu’il n’eut pas le temps d’avoir froid.

     

    Ce, à deux jours de l’armistice,

    Qu’il ignorât durant sa cavale,

    Endurant bien des sacrifices

    Pour regagner sa capitale,

     

    Il égrenait ses souvenirs

    Sans amertume et sans regret

    Il ne voulait que retenir

    Certains faits et leur intérêt.

     

    Entre autre l'amitié sincère

    Qui le liait à Maxim' Boulet (photo ci-contre)

    Ami, je dirai plutôt frère

    Lien puissant noué à jamais

    La Madelon ou Souvenirs d'un poilu rebelle

     

    Il évoquait avec pudeur,

    La naissance de cette affection

    Affection virile, chaude au cœur,

    Et qui forçait l’admiration.

     

    C’était sur ces mots optimistes,

    Que finissait l’évocation,

    Du temps où le réserviste

    Avait pu servir sa nation.

     

     

    Liliane Babou, le 18 janvier 2014

     *

     

    La Madelon ou Souvenirs d'un poilu rebelleLa Madelon ou Souvenirs d'un poilu rebelle

    1) Croix de guerre avec palme (citation à l'ordre de l'armée)

    2) Croix du combattant

       

    (1) Crouy, ville située dans la vallée du département de l'Aisne. Lieu qui a vu des affrontements entre les armées françaises et allemandes. Une véritable tuerie pour les témoins de l'époque. Pertes humaines très importantes. Destruction d'une grande partie de la commune et de son église.

    (2) Plus exactement à Vilna en Lituanie alors sous domination Russe

     

     

    Portrait d'un prisonnier russe dessiné par mon père durant leur captivité en Allemagne.

    *

    NB : Je dois ici remercier mon fils Jean-Loup, archiviste de la famille, pour son aide précieuse apportée à l'élaboration de mon blog, la mise en page de mes articles ainsi que pour les informations généalogiques et documents visuels qu'il met gentiment à ma disposition.

     ¤

     

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    A PAPARA

     

     

    Pour Jean-Marc 12 janvier 2014

    Chez grand-père (Aimé Pambrun) Papara 1966

     

     

    Tu dois en avoir assez de mes lamentations,

    Aussi vais-je tenter de te parler  de choses drôles,

    Comme par exemple des dimanches à Papara,

    Où nous allions presque chaque semaine nous détendre.

     

    C’était le temps des jeux, de la pêche, des baignades,

    Des grandes tablées avec les cousins, des mets peu copieux,

    Car le grand ’père veillait au grain, ne tolérant pas le gaspillage,

    Nous avions quand même des séances de Fous-rires.

     

    Et les séances tout court au cinéma du district,

    Avec les cris, les remarques à haute voix des jeunes spectateurs.

    Puis l’entre ’acte avec les brochettes, ice-cream et autres grignotages.

    Que de bons et joyeux souvenirs de votre enfance insouciante.

     

    Notre Dame, le 12/01/14

     

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